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Je n'ai jamais dit à personne combien je me suis immiscé depuis quelques années déjà dans le bénévolat d'un festival en ma bonne ville de Moissac.
 Il n'y a dans ma démarche, nulle philanthropie, juste l'envie de servir sur le plan un brin culturel, ma commune d'adoption. Mes compétences s'arrêtant au seuil d'une créativité désuète en matière d'arts plastiques, je me résolus à utiliser mes talents... ailleurs, c'est à dire au bar ! Ne riez point, car il s'agit là d'une noble tâche parmi bien d'autres qui me vaut quelques nuits blanches au service de mes concitoyens, nuits mâtinées d'une attention sans cesse renouvelée pour assurer la sécurité de cet espace qui concentre souvent, passée une certaine heure, la lie de nos amis(es) poivrots.
Cet espace est extraordinaire d'une richesse culturelle que personne, ni même moi, ne soupçonnerait en ces temps troublés. Au comptoir des illusions perdues, viennent s'échouer les amis de mes amis qui sont aussi les amis de ceux qui participent et qui font le festival. Quand à leurs amis, ils sont aussi présents mais eux ils consomment autant que les premiers. J'ai l'impression que ma démonstration n'est pas assez claire pour tout un chacun. Pour autant, il suffit de comprendre qu'il s'agit là d'un passage obligé pour celui ou celle qui veut festivaler à souhait et en bonne compagnie.
Cependant, le festival ne se résume à cela, mais vous conviendrez que de mon estrade désaltérante, la vision que je puis en avoir pourrait s'arrêter à ce premier constat. C'est bien mal me connaître si d'aucun pense que le raccourci se suffit à lui-même, car et c'est en cela qu'il puise sa richesse, avec les monteurs, les décoratrices, la volante et ses véhicules qui passe de lieu en lieu, les caissières d'un soir ou les accompagnatrices, « gaterinettes » des artistes, le festival vit au rythme de celles et ceux qui le font sans demander autre chose que la simple reconnaissance de leur travail, un verre de convivialité, un repas « pirate » pris sur le pouce avant le grand rush du spectacle suivant.
C'est un peu de cela que j'observe de mon promontoire à bière au cœur de la vie festivalière, en cette nuit douce de juillet... Et pourtant ! Pourtant, je n'ose regarder ces nuages qui s'amoncellent sur le parvis de notre ville comme pour signifier que le temps de l'engagement militant est révolu et que doit venir celui des marchands de spectacles fussent-ils les derniers marchands du temple.
C'est peut-être cela que notre présidente voulut exprimer ce soir là dans un discours empreint d'émotion, un verre à la main au milieu de ceux qui ont fait, qui feront encore demain ce moment de la culture vivante, mais qui ne savent pas jusqu'à quand ils auront l'envie de poursuivre. Elle annonçait son départ, pour des raisons...mais là est un autre débat ! En attendant, le festival a ouvert ses portes et je vous attends pour trinquer au bar des ambitions, au troquet des passions, bref au bar de la vie...Tout en chansons 

Moissac le 9 juillet 2008

 

Tag(s) : #Chroniques
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