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Merci Dédé, Piou, pour cette mémorable soirée....

la boutique des calvet a 30 ans

Avant «Lo matin musical» (à droite, photo de 2009), il y avait la quincaillerie Réjalot ( en 1949)./ Photo DR
Avant «Lo matin musical» (à droite, photo de 2009), il y avait la quincaillerie Réjalot ( en 1949)./ Photo DR
Avant «Lo matin musical» (à droite, photo de 2009), il y avait la quincaillerie Réjalot ( en 1949)./ Photo DR

Le magasin d'instruments de musique de « Piou » et « Dédé » Calvet fait référence au-delà du département. Il fête aujourd'hui ses 30 ans. Cela méritait bien un hommage.

Si on installait un compteur de nez de touristes collés aux pierres et aux vitrines, on s'apercevrait vite que Moissac a trois merveilles : son cloître, son tympan et son Matin musical. Et chacune a son histoire. Si les deux premières se perdent dans la nuit des temps moyenâgeux, la troisième, celle du fameux magasin d'instruments de musique, s'écrit depuis 30 ans au cœur de la rue de la République. On la doit à un couple mâtiné de patience, de bonté et de surprise qui a su transposer son intelligence jusqu'au bout des doigts.

C'est dire le talent de « Piou » Calvet, qui instrumente à la décoration des lieux avec une allégresse sans égale, et de son aimant « Dédé » Calvet. Ce dernier aurait pu égarer ses habiles menottes loin des portées. C'est que ce raide dingue de Moissac - originaire de Lafrançaise il fut précurseur des cartes scolaires les plus récentes puisqu'il décida de venir au lycée dans la cité uvale plutôt qu'en préfecture - choisît un temps comme premier amour les vergers moissagais. D'enseignant au lycée arboricole, même si les rangées d'arbres fruitiers lui ont manqué quelques années, il s'est vite tourné vers un autre champ, à défricher plus que tout autre, celui de la musique en Tarn-et-Garonne. Il y a trois décennies, lorsque le soleil ne s'était pas encore levé sur le Matin musical, il n'y avait pas d'école de musique à Moissac - elle n'a été créée qu'en 1983. Les deux seules existantes étaient celles de Montauban et Castelsarrasin, Valence étant en gestation. On mesure mieux le pari, voire le défi, de se lancer dans une telle activité. C'est l'exemple d'un ami ayant installé un commerce du même type à Figeac qui va pourtant décider « Piou » et « Dédé ». Bien leur en a pris, aujourd'hui une grosse vingtaine d'écoles de musique parsèment le département et, rien que dans la cité uvale, 466 élèves instrumentent dans les différents cours de la ville.

Plus d'une corde à leur arc

Mais, avant de vivre de leurs instruments et de leur renommée qui dépassent les frontières locale et départementale, « Piou » et « Dédé » Calvet ont dû mettre d'autres cordes à leur arc. En premier lieu, André s'est fait restaurateur d'instruments et réparateur de pianos. Son oreille, abandonnée depuis bien longtemps par ses cheveux, s'est faite si fine qu'il est l'un des meilleurs pour trouver l'accord des pianos. Une spécialité loin d'être commune qui l'a convié à visiter le département de fond en comble, réalisant pas loin de 1,5 millions de kilomètres en 30 ans, ni plus, ni moins. Il y eut aussi l'épisode collectif de Proto. « Qu'es aco » nous direz-vous ? Une gentille société créée près de l'Uvarium pour fabriquer des sonos et « flight-cases », dont on trouva un temps les références dans 240 magasins en France et qui équipa même le Palais omnisports de Paris-Bercy de 66 baffles !

Proto a grandi et pour Moissac s'est évanoui. C'est que « Dédé » et « Piou », après avoir notamment traversé l'épisode malheureux de l'incendie de leur commerce en décembre 1993, voulaient vivre. Et surtout étudier ! Il faut avouer que lorsqu'on a appris à lire à 4 ans parce qu'on s'ennuyait au fond d'une classe - ce fut le cas pour « Dédé » - on a quelques facilités pour la chose. Les études, sur l'archéologie musicale du tympan de Moissac notamment, avec le fameux livre « De la pierre au son », s'enchaînèrent. Comme les prix les plus divers : occitans, du livre, du commerce, du bonheur et de tout ce que vous voudrez. Désolé « Dédé » mais pour notre part à « La Dépêche du Midi » ta voisine bien lotie, pour fêter, aujourd'hui, les 30 ans de ton fameux rafiot où croisait naguère les savants moissagais du Flore, c'est toujours et encore les décors enchanteurs de « Piou » qu'on voudra célébrer en premier ! Bon anniversaire.


24 vieillards et 30 bougies

Pour rappel, à l'occasion du trentième anniversaire de son commerce «Lo matin musical», André Calvet offre ce soir à 22h30 une grande première: la colorisation du tympan de Moissac. Histoire de redonner des couleurs aux 24 vieillards de l'Apocalypse.

 

Baptiste Gay

Tag(s) : #Cultures et copinages
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